Avant de disparaître, beaucoup ont envie de laisser des traces pour leur postérité. C’est ainsi qu’ils sont amenés à rédiger des mémoires, ou une autobiographie. Si c’est votre cas, voici une méthode pour réussir votre récit de vie. Elle est aussi valable si vous raconter la vie d’un autre.

Regrouper les documents

Il n’est pas possible de vouloir raconter sa vie, en tout ou partie, sans d’abord réunir un maximum de documents destinés à aider la mémoire.

Pour moi, j’ai pris une caisse et j’ai retiré de mon secrétaire et de ma bibliothèque tous les documents que j’ai pu trouver : ils sont bien plus nombreux que l’on peut penser :

• Les albums photo. C’est une source très riche, puisqu’elle permet d’évoquer visuellement bien des souvenirs enfuis : parents, grands-parents, famille, amis, maisons familiales, vacances, voyages, etc.
• Des papiers de famille : actes notariés, contrats de mariage, etc.
• Des souvenirs du passé scolaire : photos de classe, bulletins de notes, livre de prix, etc.
• Éventuellement des papiers militaires : livret militaire, souvenir de caserne, etc.
• Des lettres, des courriers, cartes postales de la famille ou des amis, etc.
• Des livres de comptes, des agendas personnels, etc.
• Des vieux papiers de famille : généalogies, documents de propriété, etc.
• Des journaux intimes.
• Des interviews de personnes âgées qui livrent leurs souvenirs de jeunesse (textes, cassettes…).

Quand vous aurez épuisé un recensement de tous vos documents, vous pouvez appeler vos parents, frères et sœurs, cousins, pour savoir s’ils ne possèdent pas d’originaux. J’ai pu ainsi avoir une photocopie d’un album de photos de mon grand-père, que mon frère détenait. Et un autre, de ma mère, du temps où elle était petite fille au Maroc et au Liban ou mon grand-père avait été nommé…

Établir un cahier des sources

Chaque fois qu’on reporte un renseignement sur un cahier, il est bon de mentionner la source avec un renvoi, pour pouvoir la retrouver au besoin. Vous pouvez faire cela sur un ordinateur si vous maitrisez l’informatique.

J’ai établi un « cahier des sources » sur ce modèle :

1. Album de famille de mon grand-père.
2. Pochette de mes résultats scolaires.
3. Photocopies de l’album photo de ma mère.
4. Boite de photos de ma sœur.
5. Boite contenant mes agendas.
6. Boite de tous les papiers de notaires, etc.

C’est à partir de tous ces documents qu’on va pouvoir travailler.

Établir une chronologie

Dans un grand cahier, j’ai numéroté les pages. Sur la première page, j’ai noté ce qui s’est passé avant ma naissance (mariage des parents…). Puis j’ai noté les pages en fonction de mon âge, en réservant une page par an.

Page 1 - 1941  - naissance

Page 2 - 1942 - 1^er anniversaire

Page 3 - 1943 - je commence à parler

Page 4 - 1944 - je vis à la campagne

Page 5 - 1945 - libérations de la France. Premier souvenir.

Page 6 - 1946 - je rentre à l’école

Page 7 - 1947- je commence à lire

Etc.

Pour mon enfance, j’ai reconstitué mon parcours à partir de mes bulletins scolaires que mon père avait gardés, ainsi que des bulletins de prix de fin d’année. Pour les vacances, j’ai utilisé l’album familial.

À partir de 16 ans, ce fut beaucoup plus facile, en me reportant à mes agendas personnels dont j’ai retrouvé la majorité.

J’ai même alors un emploi du temps jour après jour (mais j’ai été frappé que des événements qui se sont révélés par la suite très importants pour moi n’y figurent pratiquement pas, par manque de recul).

Commencer à rédiger son récit de vie

Le seul fait d’établir cette chronologie fait remonter à la mémoire énormément de souvenirs

À chaque fois qu’un souvenir vous parait vif, marquant, je vous conseille de le surligner, ou de placer une croix au marque-page. Ce sera un futur thème de rédaction.

À ce stade, on peut utiliser un dictaphone ou son Smartphone pour enregistrer ses souvenirs. C’est mieux que rien, mais cela n’a guère de valeur littéraire.

Je préconise d’aller plus loin et de rédiger de court texte, d’une à quatre pages sur ces moments marquants. Au fil des jours se constituera un dossier qui s’enrichira. Et de fil en aiguille, vous arriverez à reconstituer l’essentiel de votre récit de vie.

Comment rédiger ses mémoires ?

Les livres de Mémoires sont des textes de souvenirs concernant une partie de sa vie. On en connaît des célèbres : Les Mémoires du duc de Saint Simon, relatant ce qu’il a observé à la cour de Versailles. Le roman d’une enfant, de Pierre Loti, est un livre de souvenirs sur sa propre enfance. Les Mémoires de Vidocq ont été dictées par l’ancien chef de la police de Napoléon, à un scribe qui les a publiées avec un grand succès. De nombreux militaires ont écrit les récits de leurs campagnes (guerre, colonisation, résistance…). Des explorateurs ou des ethnologues ont raconté leurs aventures ou explorations, etc.

Pour résumer les choses, j’ai dressé la figure 1

Dans le secteur 1, se trouvent les récits qui s’intéressent à la fois à l’histoire et aux hommes. C’est le cas de la plupart des récits historiques.

Dans le secteur 2, l’auteur met en relation les hommes avec la géographie : c’est le cas des récits d’exploration de contrées lointaines, qu’il s’agisse du journal de Christophe Colomb, de celui de Marco Polo, de l’expédition de Paul-Émile Victor au pôle Nord, de l’exploration des mers par le commandant Cousteau, etc.

Le secteur 3, concerne l’histoire des métiers, des techniques, par exemple l’évolution des métiers de boulanger, de forgeron, de médecin, d’enseignant… aire géographique donnée ou différents pays, civilisations.

Le secteur 4, constitue un panorama de techniques et des métiers, dans une aire géographique donnée ou différents pays, civilisation.

Parmi les techniques les plus souvent traitées, surtout par les femmes, se trouvent la cuisine. Dans les papiers de famille, on retrouve souvent de vieux cahiers de recettes concernant une région ou même plusieurs…

C’est à vous de savoir dans quel secteur vous voulez travailler. Souvent les hommes parlent plutôt de leur métier, et les femmes des relations familiales. Mais j’attire votre attention sur un secteur souvent oublié : les techniques qui élargit votre lectorat : elles ont une valeur universelle (voir, chez ma grand-mère, les récits des lessives et de l’automobile, par exemple).

Mettre en pratique - exercices

Écrire un page sur la maison de famille (ou toute autre maison qui vous rappelle des souvenirs anciens). À partir des différentes pièces, du jardin, de la chambre, etc., faire remonter les souvenirs qui s'y attachent.

Écrire une page sur une fête de famille particulièrement marquante. Les participants, les rituels, les repas, les divertissements (Noël, Pâques, grandes vacances…)

Rassemblez ces pages dans un classeur et, chaque semaine, étoffez-le !