Qu'est-ce qu'un « pitch» ?

Le pitch, qui provient directement de l'expression sales pitch (« argument commercial»), est la synthèse d'un récit, à travers une phrase ou un petit paragraphe. C'est l'argument, le ressort dramatique, ou encore l'accroche, destiné à « vendre» un script à un producteur. C'est également un outil de positionnement : la ligne directrice du résumé du récit. Comme dirait Coluche, « c'est l'histoire d'un mec… ».

Le pitch est en soi un exercice très utile pour tous les candidats à la publication sous quelque forme qu'elle soit. Essayez de résumer en trente mots « ce que le commercial dira au librairie pour le convaincre en dix secondes ! Ce que le journaliste doit en retenir avant de lire votre livre. Cette réflexion vous obligera à vous distancier de votre texte, à l'envisager de l'extérieur, à vous confronter à d'autres textes qui lui ressemblent ou pourraient lui être comparés. Vous commencerez ainsi à vous mettre dans la peau d'un éditeur. L'erreur serait de penser que vous êtes unique. Non seulement vous n'êtes pas unique, mais vous êtes d'emblée comparé à d'autres, à tous les autres.

La notion de « pitch » serait aux dires de beaucoup très critiquables, car responsable de l'uniformisation et de la standardisation de la création, qu'elle soit littéraire ou audiovisuelle. Cette objection n'est pas fausse. Néanmoins, même si vous la jugez regrettable, il serait dommage d'ignorer qu'une telle approche participe aujourd'hui à la médiatisation et à la décision de publication ou d'achat; le candidat à l'édition fera donc mieux de ne pas faire l'économie de cette réflexion.

La technique du livre-miroir

Vous pouvez également utiliser une autre technique à laquelle recourent les éditeurs, afin de minimiser leur risque : le livre-miroir. Elle consiste à rapprocher votre manuscrit d'un autre livre déjà édité qui présente à peu près les mêmes caractéristiques (genre, sujet, profil de l'auteur, etc.) et à regarder comment celui-ci a été positionné (rayon de librairie ou groupe de classement en e-librairie, première de couverture, quatrième de couverture, prix, volume, etc.). Trouvez votre (ou vos) propre(s) livre(s) miroir(s)) à partir duquel (desquels) vous construirez votre positionnement. Il ne s'agit pas forcément d'imiter, mais ici encore dé réfléchir à vos propres choix en intégrant des réflexes professionnels.

Posez-vous les mêmes questions qu'un éditeur

Apprenez à raisonner comme un éditeur. À quel(s) autre(s) livre(s) vous fait penser votre manuscrit ? S'inscrit-il dans un courant, dans une tendance passée ou émergente ? Se rattache-t-il à un genre particulier, immédiatement reconnaissable ? Pourrait-il être facilement intégré dans une collection existante ? Quelle est son originalité ? Votre profil d'auteur présente-t-il une singularité en rapport avec le texte, sur laquelle vous pourriez capitaliser pour « vendre » votre livre ?

Faites des recherches, étudiez la concurrence, inscrivez-vous dans un mouvement ou un courant général de la société ou de la création (production audiovisuelle, blogs, mode, art, design, musique), situez-vous par rapport à d'autres auteurs, faites émerger la spécificité de votre parcours ou de votre expérience, renseignez-vous avec précision sur les collections qui existent en papier ou en numérique dans votre domaine.

À proscrire absolument : le « ce que je propose est totalement original et n'a jamais été fait auparavant ». Outre le fait que cela sonne un tantinet arrogant, il est surtout probable que vous soyez mal renseigné.

Le meilleur travail préparatoire pour réfléchir en amont au positionnement général de votre ouvrage et l'argumentaire que vous développerez pour votre marketing aval consiste à répondre à un modèle de questionnaire, ressemblant peu ou prou à celui auquel vous soumettrait un éditeur traditionnel.

Exemple de rubriques d'un questionnaire auteur

Titre de l'œuvre

Pitch (30 mots)

Description du contenu ou résumé (2-3 paragraphes max)

Genre/catégorie

Auteur : éléments biographiques en lien avec votre démarche ou votre sujet

Actualité passée, présente ou future de votre thème/sujet

Concurrence : livres existants sur un sujet proche ou comparable (et aussi articles, conférences, sites internet, films, séries, etc.)

Originalité : quels sont les points forts qui distinguent votre livre de la concurrence ?

Lectorat : qui, selon vous, va payer pour lire votre livre ?

Motivations d'achat de cet ouvrage : selon vous, quel est le comportement d'achat de votre futur lecteur ? (intérêt personnel, plaisir, fonction professionnelle, lieu d'achat)

Promotion de l'ouvrage : avez-vous des contacts et des opportunités pour obtenir des articles dans la presse écrite ou des passages dans les médias audiovisuels ? Avez-vous des contacts et des opportunités pour intervenir lors de salons, conférences ou colloques à l'occasion desquels le livre pourra être vendu ? Faites-vous partie d'un club ou d'un réseau ? Avez-vous des lecteurs potentiels ? Avez-vous des contacts et des opportunités pour faire passer des publicités gratuites ou à tarif réduit ? Avez-vous des contacts et des opportunités pour que votre livre soit mis en avant sur des sites internet ou des blogs influents ? Etc.

Grâce à ce travail de recherche préalable, vous connaîtrez le genre auquel se rattache votre ouvrage, les livres concurrents, les blogs, les réactions des lecteurs à des livres similaires, les articles ou chroniques obtenus par vos confrères ; vous aurez ainsi acquis la capacité de rédiger un résumer de votre et texte et un argument commercial mettant en avant vos points forts. Vous savez maintenant autant, voire plus, sur l'art et la manière de « positionner » votre propre ouvrage qu'un éditeur lambda. Certes, il est encore possible que vous vous fassiez des illusions sur le potentiel de marché de votre œuvre, mais en tout cas, vous avez adopté la posture initiale de l'auteur-entrepreneur.

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Source : publier son livre à l'ère numérique, Marie-Laure Cahier, Elizabeth Sutton. Eyrolles

Pour bien vendre un livre, et dépasser le cadre restreint des amis et connaissances de l'auteur, la seule diffusion ne suffit pas. La présentation de l'ouvrage, la promotion auprès des libraires, la publicité, les animations sont autant de moyens de communication susceptibles de favoriser la vente.

La présentation du livre

Le choix du titre revêt une grande importance. Il permet d'identifier le livre et présente souvent un intérêt commercial indéniable. Qu'il soit évocateur, précis ou attractif, il fait partie intégrante de la présentation de l'ouvrage.

La première de couverture (la face du livre) joue également un rôle déterminant. C'est le premier contact avec l'oeil du lecteur mais aussi du libraire. Elle présente également une crainte et un espoir pour l'éditeur qui sait qu'une couverture réussie facilite le lancement du livre. Elle doit éveiller la curiosité, inviter le lecteur à saisir l'ouvrage, le prendre en main et aller plus loin pour découvrir le contenu.

Au-delà des recommandations classiques (titre lisible dans le tiers supérieur de l'ouvrage, nom de l'auteur en corps de caractère important et au-dessus du titre s'il s'agit d'un auteur connu, charte graphique pour les collections…), nous nous garderons bien d'émettre des propositions définitives pour réussir une couverture !

Elle est aussi l'objet de fréquents désaccords avec l'auteur. C'est pourquoi il est rarement invité à donner son avis…

Si la première de couverture doit attirer le regard, la quatrième (le dos du livre) doit nécessairement influencer favorablement le lecteur. Elle doit présenter un texte plutôt court de préférence. Ce texte est rédigé dans le seul but d'inviter à le lire en donnant l'envie d'en savoir plus. Il présente soit l'auteur soit un résumé du livre, soit les deux. Il peut reprendre les premières phrases de l'ouvrage.

Le livre est un objet, la qualité des graphismes, la souplesse de sa couverture, la qualité de sa reliure suivant les cas, l'effet produit par une jaquette, son format et son épaisseur jouent un rôle déterminant dans l'acte d'achat.

Bien que très éloignés de l'oeuvre de l'auteur, le format et l'épaisseur influencent quelquefois l'acheteur et lui laissent une impression de quantité (papier bouffant !), de qualité (le format), de contenu ou d'intimité (l'opuscule) qui relèguent au second plan le prix affiché.

La presse et la publicité

La diffusion sera d'autant facilitée si la presse (quotidien, hebdomadaires, mensuels spécialisés) est informée de la parution. Pour gagner du temps, il est d'usage de préparer un "prière d'insérer". Ce texte, d'un feuillet maximum de 1500 signes, présente l'ouvrage et son auteur. Il invite bien évidemment le lecteur à découvrir le livre, mais à la différence de la quatrième de couverture qui a une fonction purement commerciale, il est rédigé avec une intention claire d'informer. Rappelons qu'il est soumis à l'aval des journalistes. Le "prière d'insérer" est accompagné de "service de presse". Il s'agit des ouvrages quelquefois dédicacés, envoyés à titre gracieux aux critiques et journalistes spécialisés. Les bonnes critiques sont souvent reprises pour constituer un dossier de presse à l'attention des libraires ou enrichir les encarts publicitaires.

La publicité est également un moyen de démultiplier l'information dans les médias et, il faut bien l'avouer, de faciliter le soutien de la presse par la publication d'articles critiques et de rédactionnels. La publicité fait vendre, elle prolonge l'effet des articles de presse par ses passages répétés.

En fonction de ses moyens, l'éditeur fait appel à un attaché de presse pour les relations avec la presse. Un contrat auprès d'une agence de publicité viendra compléter le plan publicitaire. Rien de tout cela pour un petit éditeur et encore moins pour un auteur-éditeur. Leur tâche ne leur sera pas facilitée et ils devront beaucoup insister et faire preuve de persuasion pour obtenir une couverture médiatique susceptible de déclencher le bouche-à-oreille propice à de meilleures ventes.

La promotion auprès des libraires

Pour sensibiliser le libraire, il convient de lui démontrer que le lancement d'une nouveauté dépasse le cercle confiné des initiés et des clients habituels. Les articles de presse parus, le plan publicitaire à venir doivent être exposés pour emporter son sentiment favorable. La fourniture de PLV (publicité sur les lieux de vente) viendra compléter la promotion (affiches, tracts, présentoirs de comptoir…)

Les séances de dédicaces sont également appréciées. L'auteur est invité à signer et dédicacer son livre. L'initiative de l'organisation de ces séances revient souvent à l'éditeur. Le libraire est sollicité pour inviter ses clients, les journalistes et les personnalités locales. C'est aussi une excellente occasion pour demander au libraire d'aménager spécialement une vitrine. Il est rare qu'un auteur refuse ce genre d'évènement, les occasions de rencontre ne sont pas si fréquentes pour échanger avec ses lecteurs.

Source : Thierry Luca - Le guide de l'auteur et du petit éditeur. Ed. Juris

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Comment faire la promotion de son livre en autoédition ?

Voici deux études de cas, publié dans le magazine  "écrire &éditer" n°46 ("écrire et éditer" est une ancienne publication du CALCRE - association d'information et de défense des auteurs qui n'existe plus). Il est possible de commander des anciens magazines d'écrire & éditer" sur le site de l'oieplate.

Le roman Polar dans les vignes est sorti de presse au mois de mars

  1. J'identifie deux périodes propices pour que la presse parle de mon livre : pour l'été (pour le côté lecture de vacances) et les vendanges (côté vin).
  2. J'envoie un communiqué à la presse locale (la plus susceptible de parler d'un auteur inconnu et présenter mon livre en tant que lecture de l'été) sous forme de fait divers pour attirer l'attention.
  3. J'ai réalisé une affiche que les commerçants de ma ville acceptent de poser sur la porte de leur boutique (certains prennent le livre en dépôt).
  4. Dès le premier article paru dans la presse, je fais le tour des librairies pour leur montrer l'article.
  5. Sur mon site internet, je propose une carte des lieux de l'intrigue et mes photos de repérages. Les trois premiers chapitres sont téléchargeables ainsi que de nouvelles inédites. Le bouche-à-oreille s'organise.
  6. Fin avril, j'ai recensé chez mon kiosquier les magazines qui font traditionnellement un cahier "vin" en septembre.
  7. … je leur ai envoyé un communiqué rédigé spécialement pour l'occasion.
  8. Mailing aux vignerons de ma région (un lectorat privilégié !).
  9. … je reçois un nombre encourageant de commandes.
  10. À la rentrée, j'envoie un communiqué me présentant à la presse nationale comme un phénomène local (stratégie que j'ai baptisé le rayonnement progressif) - qui ne tente rien, n'a rien…
  11. Septembre : mon premier roman est présenté dans le magazine avec mon adresse internet; je reçois des commandes en direct.
  12. Après la rentrée littéraire, je contacte les libraires à plus grande échelle et poursuis les mailings vers les vignerons et leurs syndicats.
  13. Mon second roman, vengeances tardives, sort en novembre, périodes des fêtes : je le propose en coffret avec le premier roman aux librairies et sur mon site à mes lecteurs.

Réussir sa maquette d'avion est un guide pratique paru en novembre

  1. Pour que la presse en parle à Noël (période propice), c'est trop tard !...
  2. Mais pas trop tard pour être présenté en début d'année comme le livre à lire lorsque l'on a reçu une maquette à Noël ! Je rédige un communiqué de presse sous cet angle.
  3. … pas trop tard non plus pour un référencement dans les magasins de jouets : rédaction d'un argumentaire et petit mailing.
  4. Début d'année, je recense les catalogues spécialisés en modélisme et prépare mon argumentaire.
  5. Je recense tous les salons de maquettisme et modélisme, puis contacte les organisateurs pour proposer mon ouvrage au stand librairie.
  6. Je surfe sur internet pour rechercher des sites spécialisés et tente de me faire connaître d'eux.

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À faire

Se rendre en librairie. Consulter les catalogues et regarder ainsi quels sont les éditeurs correspond à votre manuscrit.

Préparer une lettre de présentation sombre comportant le résumé du livre sans trop entrer dans les détails.

Soigner la présentation de la lettre en évitant les fautes d'orthographe. C'est primordial.

Ménager les yeux de l'éditeur en envoyant des manuscrits aérés : 1500 signes par page, corps 12, interligne 1,5, sans oublier de numéroter vos pages. Une reliure à spirale avec une couverture plastique n'est pas obligatoire, mais évite aux feuilles de ce chiffonnier, qui peut parfois passer dans plusieurs services.

Se renseigner pour savoir si l'éditeur lit sur écran et accepte les fichiers PDF. La plupart préfèrent les manuscrits papiers.

Envoyer un seul texte, même quand il s'agit d'une trilogie.

 

À éviter

Envoyer un manuscrit à n'importe quelle maison d'édition sans consulter sa ligne éditoriale.

Écrire une lettre d'accompagnement très détaillée, très longue. Elle ne sera pas lue.

Donner trop de détails sur le thème et l'histoire du livre.

Expédier quelques jours plus tard une autre version du texte. Si vous envoyez un manuscrit, c'est que vous le croyez abouti.

Trop empaqueter le manuscrit. Il sera difficile à ouvrir. Privilégier les enveloppes à soufflet armé ou les enveloppes à bulles.

Faire la mise en page et présenter votre texte comme un livre déjà prêt. Chacun son métier.

Pas de photo, ni de CV, ni de lettre de motivation : trois lignes de sincérité valent mieux que quinze lignes de langue de bois.

Envoyer votre texte avec accusé de réception, timbres pour les retours… Les manuscrits ne sont plus renvoyés aux auteurs.

Téléphoner ou écrire quelques jours après l'envoi pour avoir des nouvelles.

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