De l'art de la description

un homme et une femme a table sur une terrasse de café

Comment bien décrire ses personnages ?

Décrire un personnage, une pièce, une maison, un espace public, un paysage ; décrire des habitudes, des coutumes, des phénomènes socioculturels ; décrire pour donner l'impression du réel, pour rendre hommage à un lieu, pour détourner un message, pour de beaux effets de style… La description est loin d'être inutile.

Bien souvent, les manuscrits proposés aux maisons d'édition sont des successions d'actions : sans repères, difficile de se représenter les lieux, l'époque, les personnages…

Ne pas parvenir à se représenter les scènes crée une distance entre la fiction et le lecteur. Il s'agit de trouver un équilibre entre l'action - le mouvement - et la description - ces temps de pause, de respiration.

L'émotion des lecteurs et lectrices va naître de l'impression réelle du ressentie à la lecture. Plus le ressenti des personnages va être proche de la « parole vraie », de ce qu'une personne pourrait vivre et dire, plus l'on va y croire, car fictif et réel son confondus. Mais, pour qu'une personne ressente, il faut qu'elle soit investie, qu'elle puisse imaginer, se représenter les scènes, au point où l'on se voit dans l'imaginaire décrit ; l'univers créé par l'écrivain ou l'écrivaine devient familier, devient le nôtre, peut-être même plus que l'univers réel dans lequel nous vivons, qui fait partie du quotidien et que nous ne voyons même plus.

Pour ce faire, il faut de la précision, chaque détail compte ; bien se renseigner pour être le plus juste possible. Ancrer dans une réalité, c'est donner la possibilité au lecteur de s'identifier, de reconnaître et, ainsi, d'être en connivence. Plus un lieu, une personne ou autre sera décrit minutieusement, plus l'impression de réel sera prégnante. Copier le réel, c'est une manière de capter l'attention du lectorat qui pourra alors, grâce à vos mots, se représenter, avoir une image mentale de ce que vous décrivez.

Rendre le sentiment de l'étranger

Décrire, c'est aussi faire découvrir, donner à voir ce qui peut être particulier à un pays, à une région. Dans la littérature viatique (les récits de voyage, journaux de bord, roman exotique), le voyage, l'inconnu, l'étranger, la découverte sont au centre des écrits. Lorsqu'une personne étrangère à un pays le décrit, elle va donner sa perception par rapport à sa propre culture, elle va ainsi participer à l'imagologie d'un pays, c'est-à-dire la manière dont une chose (un pays, des personnes, des matières, etc.) est vue de l'extérieur, et cela à travers la littérature.

Créer une ambiance

Décrire peut faire naître chez le lecteur des sentiments. Maitriser l'art de la description permet de jouer avec les émotions de celui qui vous lit, sans qu'il y ait d'action, sans qu'il ne se passe quoi que ce soit ; le personnage se déplace seulement dans un lieu, mais la description est telle que tout donne à frémir : les matières, les couleurs, les ombres, les sons,…

Déplacer un sentiment

Faire le portait d'un lieu, un paysage, peut être le moyen de dire les choses de manière détournée. Par exemple, un narrateur en évoquant un paysage rend en fait compte de son état d'âme : tout est gris et terne, car il est triste ; la nature est aussi luxuriante que sa bonne humeur.

Jouer avec les perceptions

La description peut être autre que visuelle. Un paysage de bord de mer est aussi visuel que sonore, olfactif ; avec l'humidité, le toucher peut être convoqué. L'odeur de l'iode peut aussi amener le gustatif. Dans le métro : lumière blafarde, proximité des passagers, odeurs corporelles, brouhaha…

Laura Boisset - Lire magazine littéraire - j'apprends à rédiger - chier d'exercices et de conseils. Edition l'étudiant

 

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