Il y avait toujours cette odeur dans toute la maison lorsqu'elle cuisait le pain, et nous aimions tant mordre cette mie toute chaude et croquer à pleines dents cette croute craquante.

Combien de fois n'avons-nous pas eues une claque sur les mains, car elle n'appréciait pas nos gourmandises de gamins, et puis cela ne se faisait pas de le couper avec les doigts !

Elle nous tranchait de grosses tartines, qu'elle beurrait et nappait de sirop de liège bien brun, que nous mangions comme du gâteau les mercredis après-midi pour le gouter !

Je n'ai jamais pus retrouver cette odeur de pain cuit du temps de ma grand-mère, j'ai essayé tant de fois de refaire la même recette, mais le cœur n'y était pas.

C'était le temps où nous étions écolières, le temps de l'insouciance d'après-guerre, pour des enfants qui ne comprenaient pas, n'ayant pas vécu la misère, pourquoi leurs yeux avaient perdus leur lumière.

Je n'ai jamais entendu se plaindre de quoi que ce soit, oh ! si parfois de n'avoir pu nous donner toutes ses choses auxquelles les enfants ont droit s'il n'y avait la guerre. Tout était alors rationné ou de l'ersatz de café, de margarine ou de Dieu sait quoi…

C'était une très bonne cuisinière, elle m'apprit beaucoup surtout l'art de bien faire… avec peu faire beaucoup.

Alors souvent, lorsqu'elle m'emmenait promener au bois de la cambre avec toujours un petit goûter, j'étais fière en si bonne compagnie.

Lorsque ma sœur est arrivée, ma grand-mère s'est partagée, mais elle a toujours laissé cet amour du quatre heure : l'odeur du pain, des tartines beurrée et le goût du sirop de liège sucré, salé.

Aujourd'hui comme naguère, il ne faut rien oublier, car guerre et misère son toujours là, quelque part à nous guetter !

Merci grand-mère, pour cette odeur de pain et ces merveilleux instants de complicité ; aussi comme toi, j'aime partager ces trésors que nos ancêtres nous ont confiés.

Le petit rapporteur. Micheline de Lavansy. Atelier d'écriture « de la plume aux rêves »

 

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Ce matin-là, très en retard, en m’engouffrant dans un taxi, j’ai découvert un portable oublié sur la banquette arrière. Le chauffeur habituel s’en était aperçu. Je glissai le téléphone dans ma veste.

Mon premier réflexe aurait pu être de le signaler au taxi. Il m’envoyait des coups d’oeil fréquents, de ses yeux ombragés d’une épaisse couche de cils. C’était souvent lui que m’envoyait la compagnie attitrée de la boîte, à la gare Saint-Charles. Hovsep avait fini par se présenter. Il s’était reconverti après un passé chargé comme petite main des frères Campanella, juste à temps avant de plonger.

Durant les trente minutes qui séparaient la gare de l’usine, Hovsep évoquait son Arménie natale, me montrait des photos de sa famille, et même, un jour, une image de lui torse nu. Je le trouvais plutôt attendrissant.

Un portable.

Le taxi d’Hovsep.

L’autoroute, de la gare à l’usine.

Les yeux d’Hovsep.

Les cils et les yeux d’Hovsep, comme une lueur dans le rétroviseur. Hovsep à qui rien n’échappe.

La boîte à gants du taxi d’Hovsep.

Les cigales qui m’assourdissent.

J’examinai le téléphone dernier cri, enchâssé dans un étui en cuir épais et noir. Il pouvait aussi bien appartenir à un passager lambda qu’à un de mes collègues, qui faisaient régulièrement le déplacement. Une impulsion me fit enclencher le bouton du silencieux et glisser le portable dans la poche de ma veste. L’idée qu’Hovsep pourrait être puni pour ne pas retrouver l’objet perdu m’effleura un instant.

La main de Denis, devant moi.

Denis Bouchard. Mon boss.

Mon patron, qui a racheté l’usine marseillaise il y a un an.

Est-ce que c’est son portable ?

Oublié dans le taxi d’Hovsep.

Hovsep doit en entendre des choses, dans son taxi.

Des projets confidentiels.

Le directeur financier, le directeur commercial.

Moi, je ne prends jamais le même train.

Ils n’ont pas de femme, pas d’enfant, pas de contrainte.

Je suis la dernière arrivée.

Un an auparavant, Denis Bouchard avait adjoint à mon service quelques employés du site provençal. Le site avait été vendu à perte. Denis attendait de moi que je rentabilise l’activité. J’étais sûre de réussir, l’équipe marseillaise avait un excellent niveau.

Mes enfants.

Le lever à 6 heures, je suis fatiguée.

Je vais rentrer tard ce soir.

Qu’est-ce que je vais leur dire ?

Qu’est-ce qu’ils vont devenir ?

Denis Bouchard m’avait peu à peu isolée dans une impasse économique, de laquelle je ne pouvais sortir qu’en compressant les coûts. Ayant frôlé la faillite, l’équipe provençale acceptait le défi avec entrain, et me voyait débarquer chaque semaine, ravie d’avoir enfin une direction claire.

Il faut réfléchir vite.

La réunion commence dans dix minutes.

Les cigales me scient la tête.

La lumière blanche me donne la nausée.

Les comptes dans le rouge.

Agathe, on ne voit pas tes résultats.

Les ricanements du commercial à la table de Bouchard.

Denis prenait le premier train, toujours accompagné du directeur financier, et parfois du commercial. Les deux premiers étaient divorcés, le dernier était célibataire. Le boss mentionnait parfois sa visite mensuelle à sa vieille mère en maison de retraite.

Mes bébés, mes enfants.

Gabrielle en larmes le matin.

Les coûts à compresser. Une impasse.

Rémi toujours prêt à l’heure, son doudou sur le nez.

Mon équipe provençale qui a failli être virée.

La faillite qui leur est passée à ça.

À chaque fois qu’un déplacement s’annonçait, je devais houspiller mes enfants dès 6 heures. Au moment de quitter la maison, il y avait toujours un problème avec Gabrielle qui finissait par fondre en larmes, et j’explosais.

Un jour, assise sur l’escalier, elle avait intercalé sa petite voix douce entre deux sanglots :

— Mais Maman, je ne suis qu’une petite fille !

J’avais eu envie de pleurer avec elle, de la cajoler dans mes bras et de lui demander pardon pour tous ces départs, ces hurlements, toutes ces bousculades. Mais c’était l’heure, et je l’avais prise par la main. Rémi était déjà sur le seuil, son petit sac de goûter à l’épaule. Devant le périscolaire, je droppais les enfants comme on dépose des paquets.

Quand j’ai glissé le téléphone dans la poche de ma veste, la douceur et la chaleur du cuir noir m’ont laissé la même impression qu’une caresse impromptue, non désirée. Pendant que mes doigts caressaient distraitement le cuir noir, j’ai enclenché presque malgré moi le bouton du silencieux.

Le téléphone, il aurait pu être à n’importe qui.

Le téléphone dans ma veste.

Les yeux d’Hovsep dans le rétroviseur.

Le taxi était dans le tunnel du Prado lorsque je sentis une vibration. Qu’est-ce qui m’avait pris de prendre ce téléphone, comment le reposer maintenant discrètement sans éveiller l’attention d’Hovsep, lui dont le regard ne cessait de m’ausculter, de noter le moindre de mes gestes ? Je m’efforçais de poser un regard neutre sur l’écran de l’appareil tiré de ma poche. Après tout, il avait l’habitude de mes coups de fil, il avait une timidité respectueuse face à mon titre de directrice, qui claquait d’autant plus que je n’avais pas 40 ans.

Comme tous les mardis, j’ai explosé sur Gabrielle.

Comme tous les mardis, je vais rentrer à pas d’heure.

Une histoire et au lit.

Non, pas au lit.

Non, pas la porte fermée.

La lumière dans le couloir.

L’odeur des cheveux de ma fille pendant l’histoire.

Les courriels rattrapés le soir.

La peur d’un nouveau scud.

Après l’appel en absence, un sms de « Marc Avocat »

s’était affiché :

— Salut Denis, g travaillé dossier licenciements, tu me rappelle, suis au bureau jq midi.

J’avais déjà croisé Marc, chemise largement ouverte, des yeux qui se baladaient à la hauteur des seins. Quand Bouchard m’avait embauchée, il m’avait glissé :

— Ah, enfin ! Denis se décide à féminiser un peu son staff. Mais c’est que vous avez l’air compétente, en plus !

Pas comme la précédente…

Quels licenciements ?

Il a déjà viré tous ceux qu’il a pu.

Un an déjà.

Il faut travailler plus et je vais y arriver.

Dormir moins.

Ne pas penser à mes maux de ventre.

Ça va.

Je.

À la sortie du tunnel, Marc rappela et je me fis passer pour la nouvelle secrétaire. Hovsep me fixa dans le rétroviseur lorsqu’il entendit ma voix. Après une hésitation, Marc lâcha :

— Il faudrait qu’il me rappelle pour le dossier de licenciement d’Agathe Fresnel.

Mon nom prononcé par l’avocat.

La fille de la recherche.

Comme une bouffée de chaleur à la sortie du TGV.

L’odeur d’égout de la gare écrasée de soleil.

Il raccrocha brusquement comme il coupait court à toutes les conversations avec les petites gens. La nouvelle secrétaire du site, dont je n’avais pas tenté d’imiter la voix chantante, ne l’intéressait pas. Sans doute imaginait-il une petite Provençale, les cheveux bruns teints en platine, les faux ongles fantaisie trop longs, trop sucrée pour ses goûts parisiens.

Hovsep me déshabille du regard.

La boîte à gants ouverte avec un objet dedans.

La secrétaire me sourit.

Les sièges en cuir de la salle de réunion.

Il ne restait que deux minutes, avant que la voiture franchisse le portail. Les remarques de Denis reçues ces derniers mois resurgissaient comme dans une salle de cinéma, l’écran blanc remplacé par le pare-brise du taxi envahi de moucherons scintillants dans la lumière crue. Les comptes qui ne passaient jamais au vert, le commercial hurlant à l’assassinat du client, l’organisation d’un séminaire pendant la première rentrée scolaire de mes enfants, tout se détachait avec netteté sur le pare-brise, comme un puzzle dont on rassemble les morceaux en direct. Il suffisait de le voir, et je ne l’avais pas vu, tendue vers mon effort pour arriver à ces objectifs sans faire de casse. « C’est trop lent, on ne voit pas tes résultats », avait assené Denis. On était arrivé, Hovsep me demanda si j’allais rendre son téléphone à mon patron.

Je fis un effort de concentration, mes oreilles bourdonnaient des crissements de cigales qui, à peine le moteur coupé, avaient envahi l’habitacle. Il fallait réfléchir vite, la prochaine réunion démarrait dans dix minutes. La climatisation s’était coupée en même temps que le moteur, la transpiration s’égouttait lentement de mes mains sur le bel étui de cuir noir. Je posai le téléphone sur la banquette. Hovsep me contempla quelques instants, comme s’il allait soudain me faire une déclaration. Il se contenta d’ouvrir délicatement la boîte à gants du taxi. Au fond, un revolver lisse luisait à peine.

Le regard des six hommes clonés

Six hommes même veste grise même chemise blanche.

Je ne peux pas leur annoncer,

Mes enfants, je n’ai plus de travail.

La moquette marron toute tachée.

Agathe, on va s’expliquer.

Ça va aller.

L’image du revolver se superposait aux visages de Gabrielle et Rémi. Qu’est-ce qu’ils allaient devenir ? Rémi, depuis le départ de son père, avait toujours craint d’être une charge. Je ne voulais pas revenir et leur annoncer ça, les enfants, je ne sais pas quoi faire.

Dans la lumière blanche, je me vois saisir le revolver encore frais, sortir du taxi sans mon ordinateur, pas de remords possible, je ne pourrai pas prétendre me rendre à ma réunion comme tous les mardis. Je me dirige vers l’entrée principale, dont les portes vitrées automatiques s’ouvrent en silence. Je souris à la secrétaire de l’accueil, qui me fait un signe sans rien remarquer. Le couloir est vide, les salles de réunion bourdonnent de téléconférences, éclairées par des présentations PowerPoint.

Mes enfants, mes amours.

Maman est en voyage d’affaires.

Papy et Mamoun s’occuperont bien de vous.

Tout va bien se passer.

Tout va.

Ce soir, ne pas essuyer leurs larmes.

Ce soir, ne pas respirer leur odeur.

Lorsque j’ouvre la porte de la salle principale, la plus luxueuse, celle où l’ancien dirigeant a fait

installer de profonds sièges en cuir, les regards des six hommes présents convergent. Denis avance

lentement sa main courte devant lui, comme une protection dérisoire, ouvre la bouche pour tenter de m’amadouer, arrête Agathe, ça ne sert à rien. Il n’a pas le temps de finir. J’appuie sur la gâchette, les beaux sièges seront tachés de sang, de cervelle.

Le costume de Bouchard éclaboussé.

Mon sang sur la moquette marron.

Son nom souillé à jamais.

Seul mon sang a ce pouvoir.

Le revolver frais dans ma main.

 

AGNÈS DE CLAIRVILLE, LAURÉATE DU CONCOURS LIBRINOVA

L’autrice de Maman est en voyage d’affaires, 53 ans, vit à Marseille. Elle écrit depuis environ six ans, participe à des ateliers d’écriture, et l’un de ses romans est actuellement en lecture chez un éditeur.

Elle a saisi l’occasion de ce concours de nouvelles pour traiter d’un thème qu’elle avait en tête depuis longtemps : les licenciements et la souffrance au travail. « Le taxi était le lien qui me raccrochait à ma propre vie professionnelle, car je fais pas mal de déplacements », explique notre lauréate, qui travaille dans l’industrie chimique.

Source : Lire magazine littéraire • novembre 2021

A lire aussi : Résultat du concours Librinova

LA PLUME DU VIOLON

Je suis nerveuse, la gorge un peu serrée, je ne sais pas ce que je dois faire. Je me demande ce que je fais ici.

Dans quoi me suis-je encore engagé ?

 

Ah oui, il faut appuyer sur le petit bouton, quelqu'un me voit de l'intérieur sans doute, une sonnerie se fait entendre, signal que je peux entrer... Je ne suis pas fluette, et pourtant j'éprouve une certaine difficulté à franchir cette première étape ; ce n'est pas possible : c'est plus lourd qu'une porte d'église ! Je comprends maintenant le sens de l'expression « lourd comme une porte de prison » !

À l'intérieur tout semble vieux et rouillé, pourtant, la prison de Lantin n'est pas si vétuste, elle date de 1979 ! Tout de suite, je suis envahie par une sensation étrange ; une pesanteur semble s'abattre sur moi ; surtout, mon odorat est agressé par un mélange de désinfectant, de moisi, de rouille... et ce n'est que l'entrée !

On me demande ma carte d'identité, que je dois passer par un tiroir métallique qui grince lorsque je le fais coulisser, ensuite on me dit qu'on va me photographier !

J'imagine déjà les photos de repris de justice avec un numéro devant ; je n'ai vraiment pas envie de sourire, lorsqu'on me demande de me placer sur la croix jaune placée au sol et de regarder en l'air !

Voilà qui est fait, je dois porter ce badge bien visiblement afin d'avoir mes entrées dans la prison. Une jeune avocate, dont c'est semble-t-il la première fois aussi, paraît nerveuse, et me demande des renseignements que je ne puis lui donner !

Nous devons passer dans un détecteur, comme à l'aéroport. Pourquoi cela sonne-t-il ? Une boucle de ceinture, un bijou, une pince ? Je me déleste de tout ce qui est métallique, passe et repasse trois fois, cela sonne toujours !

On va croire que j'essaie de passer avec une arme peut-être ?

Enfin, on détermine les coupables : mes chaussures !

Eh oui, cela arrive, je m'en rendrai compte de nombreuses fois par la suite, et à l'avenir, je choisirai les chaussures qui ne sonnent pas !

Heureusement, la prison à penser à tout, et deux paires de pantoufles (des grandes pour les hommes et des petites pour les femmes ; mais avec mon 41, je préfère celle des hommes !) sont à disposition pour parcourir les quelques mètres de carrelage glacial nous permettant de retrouver nos souliers...

Enfin je récupère tout mon matériel et me prépare à affronter ma première journée ou plutôt en soirée, en prison !

Je traverse une immense cour, longée par la fameuse « tour », soit la maison d'arrêt, que j'apprendrai à connaître presque par cœur. Après avoir traversé d'interminables couloirs, le couloir administratif, les parloirs avocat, j'arrive dans un assez surprenant couloir, entièrement décoré de reproductions de Matisse, Magritte, et autres Gaston Lagaffe, là où se trouve un local de kinésithérapeute, l'infirmerie et enfin la salle des rapports.

J'apprendrai plus tard que ces peintures sont l’œuvre d'un détenu artiste qui est resté assez longtemps ici et a mis sa touche. Au fil des années, on repeint régulièrement, mais tout autour des œuvres. Cela donne vraiment une impression bizarre de traverser un couloir entouré de grilles et de barbelés, et en même temps, on dirait que l'on visite une exposition.

Enfin, après avoir ressenti bon nombre d'odeurs différentes, et poussé un nombre indéfini de porte et de grilles, je me trouve enfin dans « mon » bureau ; enfin « mon » est un grand mot, car il s'agit de la salle des rapports, c'est à dire, le bureau où sont appelés les détenus à qui la direction doit annoncer une bonne ou une mauvaise nouvelle (mise au cahot, explication sur la provenance d'objets non admis en cellule, etc.) Ce bureau est libre le soir, ce sera donc là que je vais assurer ma permanence d'écrivain public.

Je ne sais pas combien de temps cela durera, car cette fonction de l'extérieur est nouvelle en prison. Auparavant elle était exercée par un détenu ; je n'imagine sans doute pas alors que je vais venir durant plus de dix ans, à raison de deux soirées par semaine.

Je suis néophyte en la matière, je viens à peine de terminer la formation d'écrivain public et le premier poste que l'on me propose est la prison !

Mais cela me convient, j'ai hâte de voir à quoi ressemble la fonction, que j'ai eu l'occasion d'approcher via mon amie Martine qui exerce ce métier d'écrivain public depuis plus de vingt ans à l'heure d'aujourd'hui.

Beaucoup de personnes ne connaissent pas le métier d'écrivain public, du moins parmi les plus jeunes, car les personnes plus âgées se souviennent peut-être qu'à la Grand Poste de Liège, officiait un écrivain public ; il se tenait sur une estrade, entre deux grandes portes d'entrée et de sortie, et je me rappelle clairement d'une plaquette portant la mention « écrivain public », à côté de laquelle était placée une petite tirelire, où déposer ce que l'on désirait pour le remercier.

Si je me rappelle aussi clairement de cela, c'est que j'y suis allée plusieurs fois pour accompagner ma grand-mère maternelle, qui ne savait ni lire ni écrire. Elle avait commencé à travailler à l'âge de six ans, en vendant des fruits sur le Pont des Arches.

Autre époque, bien sûr, mais il est assez surprenant de constater qu'actuellement, alors que l'enseignement est obligatoire, le taux d'illettrisme est encore si élevé, une personne sur dix en Wallonie (selon un document ministériel édité au forum des écrivains publics à Charleroi en 2010)

Marie-Christine Gengoux

 

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